Instinct de survie

A tous ceux qui me disent avec amour et bienveillance que je suis quelqu’un de courageux, je tiens juste à dire ceci : ce n’est pas du courage, c’est de l’instinct de survie.

Chez moi, il s’est allumé très vite cet instinct. J’étais enfant. On me décrivait comme une petite fille qui allait parler à tout le monde et qui serait partie avec n’importe qui. Du plus loin que je me souvienne, je n’ai jamais supporté les injustices et encore moins de voir souffrir les gens, même si je ne les connais pas. C’est épidermique, je ne conçois pas qu’on fasse du mal intentionnellement, c’est hors de mon schéma de pensée, à l’opposé de mes convictions profondes.

Petite je me souviens avoir bataillé contre ça. Avoir pris sous ma protection un petit garçon de ma classe, qui avait un souci psychologique. Certains enfants l’utilisaient et le poussaient à faire n’importe quoi, juste parce que ça les amusaient. Moi, ça ne m’amusait pas.

Quand je titille quelqu’un, que je mets en pratique ce qu’on m’a appris, la répartie, je ne le fais pas pour blesser. Je peux l’utiliser parfois pour faire comprendre des choses, pas forcément drôles d’ailleurs, et dire des vérités sous couvert d’un bon mot, mais ça n’est jamais gratuit. Quand je blesse accidentellement quelqu’un par maladresse, je ne ris pas non plus.

La petite fille que j’étais imaginais ce qu’elle deviendrait un jour. Loin de moi l’idée de devenir maîtresse d’école ou infirmière. Non, quand j’étais petite, je rêvais de devenir dompteuse de tigres. Ouaip ! Ça vous en bouche un coin ! J’ai d’ailleurs gardé cette fascination pour eux et j’espère qu’un jour, j’irais en Afrique les voir de plus près.

La petite fille que j’étais est devenue adulte d’un coup, bien trop tôt. Et l’insouciance est partie, dans le geste, un seul geste, perçu comme anodin, d’un adulte qui me l’a volé.

L’idée n’est pas de vous faire larmoyer sur mon histoire qui somme toute est loin d’être la pire ! Juste de mettre l’accent sur quelques points et de parler, parce que ça sauve des vies.

Un enfant, c’est innocent. Quand je regarde les miens, avec tout ce qu’on vit, ils ne le sont déjà plus, mais ils seront heureux quand même. Nous, leurs parents, nous y veillerons. Moi, leur mère, je me battrai pour eux.

Quand je regarde mes neveux, ils ont encore cette étincelle dans le regard. Ce brin de malice qui leur dit que tout est possible, même les choses les plus incroyables (« si ! Je peux arrêter une voiture à mains nues tata! »).

Ils ne sont pas armés devant la méchanceté, la manipulation, la perversion…Ils n’ont aucune chance de se défendre.

Moi j’ai eu cette chance, cet instinct qui m’a dit « va t’en, c’est pas normal, défends toi ». Certes le mal était déjà fait. Mais j’ai parlé. Et cette parole, ce réveil brutal dans cette vie d’adulte, cet instinct de faire toujours attention qui m’a animé par la suite, m’ont rendu, je le pense maintenant, inattaquables par la suite.

J’ai passé, pendant des années, des nuits blanches entières à avoir peur, peur de me faire attaquer, peur qu’on me fasse du mal. J’ai grandit comme ça, et en devenant adulte et maman à mon tour, un jour, cet unique événement m’a rattrapé.

Mon corps tout entier m’a dit « stop, maintenant tu gères ça ». Je vous raconte pas les séances d’hypnose, d’acupuncture…Enfin bref, j’ai tâtonné, j’ai cherché comment digérer.

S’est rallumé en moi, comme à quelques autres moments de ma vie, cette étincelle, cet instinct de survie. Ce moment où tu te dis que soit tu fais quelque chose maintenant, soit tu y restes.

Alors j’ai choisi, j’ai choisi que quoiqu’il se passe, quoique la vie me mette sur la route, j’irais vers le bonheur et j’y emmènerais mes enfants. C’est mon cap à suivre.

Cette année, comment dire… pas mal d’événements viennent mettre des coups de pieds dans cette idée. Mais je n’en démordrai pas, parce que je l’ai décidé.

Alors même si je digresse sans vraiment savoir où je vais, je sais qu’au fond, j’ai juste envie que les gens soient heureux. Et vous dire, à vous qui me lisez, que vous le pouvez aussi. Chacun a en lui cet instinct, qui lui dicte à certains moments ce qui est nécessaire, vital pour lui. On peut le faire taire, lui dire pas maintenant, je ne suis pas prête. Mais tôt ou tard, si on choisit de l’écouter, on avance.

Et avancer, c’est le premier pas vers le bonheur.

#instinctdesurvie #parlerpourvivre #alarecherchedubonheur #tranchesdevie

Image par Joseph Ken de Pixabay

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