
Qu’est ce que vous nous faites suer toi et tes semblables.
Quand j’étais toute petite, je crois que j’ai eu quelques années où j’étais insouciante et jamais je ne me laissais faire. J’ai le souvenir d’avoir monté une expédition punitive en CP avec mes copines, contre un garçon plus grand qui m’avait embêté dans la cour. Autant vous dire que le pauvre garçon doit s’en souvenir encore !
Et puis très vite, c’est la peur qui m’a dominé. Peur de faire mal, peur de mettre en colère, peur d’être jugée, peur qu’on me fasse du mal. J’ose espérer que ce n’est pas ce sentiment là qui domine chez tous les enfants et j’espère que les miens sont guidés par des sentiments plus joyeux. Car c’est bien d’eux que je parle : les sentiments.
Avec le recul, je me dis forcément que mon vécu est assez particulier. Même si la vie est faite de l’enchevêtrement de multiples sentiments, je ne pense pas qu’il soit très sain de se rendre compte que c’était la peur le plus présent. Et pire encore, à force de lire et d’entendre les histoires des uns et des autres, je me rends compte que beaucoup d’enfants perdent trop vite le sentiment d’insouciance qui devrait les caractériser.
Avec le temps j’ai appris à me blinder. J’ai appris à canaliser la peur pour ne pas qu’elle me domine et m’empêche d’avancer. Je l’imagine un peu comme une cocotte minute sous pression. La peur envahi la cocotte, la secoue pour sortir, manque de la faire exploser et pfiouuuuu quelques mécanismes appris avec le temps permettent d’ouvrir un peu la soupape et de faire baisser la pression.
Mais elle est toujours là. J’ai beau lui dire de rester dans le cercle et surtout ne pas sortir, je sais qu’elle est là.
Ma prof de chant m’a dit quelque chose qui m’a fait réfléchir. Elle m’a expliqué que nos sentiments, même de peur, sont une énergie incroyable qui, quand on arrive à la canaliser et à la renvoyer, donne cette émotion incroyable que l’on peut ressentir dans la voix de certains chanteurs.
Mais comment trouver l’équilibre entre « utilisation de cette énergie » et « ne pas se laisser envahir et submerger par elle ». Là est toute la question à laquelle j’essaye de répondre.
Mon cœur a accumulé une grosse souffrance qu’il doit gérer. Et je n’ai pas envie que cette souffrance me détruise. Au contraire, cela a augmenté ma soif de vivre, plus fort, plus intensément. J’ai envie de sortir, de dévorer la vie, de voyage, de découverte… Mais jusque là, je crois que j’ai gentiment mis cette douleur dans une boite, j’ai fermé à clef et balancé la clef plus loin. Vivre en se fiant à son cerveau c’est forcément plus simple pour quelqu’un comme moi que de laisser ses émotions s’exprimer. Mais est ce que pour autant ça s’appelle vivre, c’est une bonne question.
Doucement mais surement, j’ai envie de retrouver cette clef…
Une fois que ce sera fait, il me faudra ouvrir délicatement la boite parce que çà fait un moment que ça s’est accumulé. Et j’espère qu’à ce moment là, je pourrais retrouver un peu de cette innocence passée et utiliser cette incroyable énergie pour chanter.
Je vous souhaite à vous aussi, si vous êtes un peu perdus, de retrouver votre clef. De vivre une vie intense et belle. De devenir cet être unique et incroyable que chacun à la capacité de devenir. D’aimer, de détester, de crier, de rire, sans se poser de question, juste parce que vous en avez envie, et que c’est le moment !
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