Est-ce que vous êtes parfait ?

Je pose cette question ici, car j’ai un vieux relent de colère à évacuer.

J’ai besoin que ce sentiment devienne autre chose. Qu’il construise quelque chose, plutôt que de rester là, stagnant dans mon cœur, à pourrir.

J’ai envie de le transformer en réflexion collective.

Quand, appelons-le « le drame de ma vie » a explosé, je ne savais pas quoi faire. Je me suis perdue.

J’ai des images de certaines scènes de vie mais pas forcément l’avant ou l’après, et je ne suis pas sûr de l’ordre.

Il y a eu en même temps le confinement, où j’ai fait de mon mieux pour aider mes proches.

J’ai tenu, je ne sais pas comment. Surement parce que j’ai appris à gérer les situations compliquées des autres depuis petite et parce qu’il ne fallait surtout pas que je craque aussi. 

À un moment, j’ai commencé à me sentir vide. Je ne ressentais plus rien. Mon cœur ne battait plus. Je vivais un yoyo émotionnel où j’avais des moments euphoriques et des moments de plus en plus sombres, à chaque retombée. Mon cerveau fumait de questions. J’étais en pleine torture mentale. Ça a duré des mois où j’ai eu l’impression de devenir complètement cinglée.

Je pleurais toutes les nuits, le jour, sous la douche, dans la cuisine, bref tout le temps. Mais j’essayais de ne pas le montrer parce que je suis comme ça. Je n’aime pas montrer que j’ai des faiblesses. J’ai ma fierté. Un ego un peu trop gros que j’essaye de rééduquer.

J’avais besoin de prendre l’air !

Je peux dire officiellement et avec le sourire que je suis sortie de cette période, mais qu’il m’aura fallu un paquet de temps.

LA VIE EST BELLE !

Alors je te souhaite bon courage si tu es en plein dedans. J’espère te redonner de l’espoir en te montrant que l’on peut s’en sortir.

Je te passe le reste des détails de ma vie vu que ça ne regarde que moi et que ce n’est finalement pas le propos.

J’ai beaucoup appris sur moi ces dernières années. Toucher le fond a aussi cette vertu de rendre plus tolérant face à ses propres faiblesses et aux faiblesses de l’autre. 

La colère que je ressens m’appartient. Elle est le résultat de la frustration de n’avoir pas été en mesure de m’exprimer à un instant T. D’avoir été jugée sur mes choix de vie, par des gens que j’aimais et dont j’attendais juste du soutien. De n’avoir pas eu la force de dire ce que je vivais.

Personne ne savait dans quel état de délabrement j’étais, pas même moi.

Je me pose pourtant des questions (j’en mets quelques-unes ci-dessous, qui sont applicables, je pense à toutes les histoires) sur les gens qui jugent si durement et catégoriquement la vie des autres. Ceux, qui ont pris le temps de décortiquer ma vie, de fantasmer des vérités farfelues ou de me juger comme une « mauvaise personne ».

• Auraient-ils fait mieux que moi dans la même situation ?
• Qui sont-ils pour me juger ?
• Se sont-ils posés la question du mal que leur jugement me ferait ?
• Ont-ils remarqué que la version de l’histoire qu’ils ont jugé n’était que le résultat d’un point de vue unique, ce qui n’en fait pas pour autant une vérité ?

Ces questions et tant d’autres, je me les suis retournées à moi-même. Je me suis rendue compte que, même en essayant de bien faire, comme beaucoup, j’ai fait plein d’erreurs moi aussi.

Mais est-ce que tout le monde se pose un jour ces questions ?

• Est-ce que j’aurais fait mieux ?
• Qui suis-je pour juger ?
• Est-ce que je fais du mal à cette personne en jugeant ses actes ?
• Est-ce que j’ai toutes les versions de l’histoire avant de me faire mon opinion ?
• etc etc etc…

Existe-t-il des gens qui ne remettront jamais leur comportement en question ?

Où est le curseur de chacun ? Quel comportement d’autrui juge-t-on intolérable ?

Quelle blessure cela vient-il réveiller en nous ?

J’ai ma vérité sur le sujet et tellement d’autres questions en tête !

Je vous laisse méditer là-dessus.

Et trouver la vôtre ! 🙂

Image par Gerd Altmann de Pixabay